Résumé : La notion de temps est difficile à définir, tant elle relève d’approches différentes. Le temps de l’histoire est celui qui intéresse plus particulièrement celui du géologue. La stratigraphie est le livre de l’histoire de la Terre. Ce livre est lu depuis longtemps, particulièrement en France et en Europe occidentale, chaque lecteur essayant d’en améliorer la compréhension générale. Dans le fil des améliorations successives, un saut significatif fut la découverte du temps long. Cette notion de temps long fut difficile à s’imposer et eut des implications en géologie, certes, mais aussi en biologie, en philosophie etc. Envisager les différentes approches successives offre en outre la possibilité de porter un regard sur une attitude de l’Homme face à certaines questions ou affirmations purement scientifiques. Cette attitude garde toute son actualité : le scientifique est d’abord un Homme, il est donc sensible à la société de son temps, il a tendance à adopter des conduites analogues, sans qu’il en soit réellement conscient. Le conférencier commencera par situer le problème de l’acception du temps dans une perspective historique et culturelle. Il traitera ensuite de la démarche qui a amené à connaître l’âge de la Terre et ses incidences sur d’autres domaines.
Patrick De Wever est Professeur au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN).
Géologue, il s’est consacré à l’étude des Radiolaires (microplancton siliceux) lors d’un séjour en Californie. Chercheur au CNRS pendant près de 20 ans et très spécialisé, il a ensuite rejoint le MNHN comme Professeur pour prendre la direction du laboratoire de Géologie. Il a été président de la Société géologique de France.
Il s’intéresse aux relations entre la biosphère et la géosphère et est aujourd’hui investi dans la diffusion des connaissances et la sauvegarde du patrimoine géologique au niveau national et international. Auteur de nombreuses publications, il est aussi très présent dans les médias.
Parmi ses nombreuses distinctions nationales et internationales, les deux plus récentes sont : Grand Prix de l’Académie des Sciences en 2013 et Grand Prix littéraire de l’Académie Française en 2016, pour le livre «Biodiversité de crise en crise».